A mon enfant...

Qui t'a demandé de porter cette croix ?
Qui a voulu en meurtrir jusqu'à ta chair ?
Tu es là, prisonnière inconsciente,
Sous l'emprise de celui qui se croit un homme.

De quel droit s'arroge-t-il son pouvoir mortifère ?
D'où lui vient sa violence destructrice ?
Tu vis là, constamment en sursis,
A la merci de ses crises de folie.

Je confesse mon impuissance à te protéger,
Je ne peux qu'éponger tes larmes,
Incapable de te sauver de cette bulle toxique
Qui t'humilie et t'asservit chaque jour davantage.

Je voudrais rompre cette fascination morbide
Que tu éprouves pour lui, malgré ta honte confuse,
Pauvre papillon de nuit hypnotisé
Par des mirages jaune sale.

Mais tu n'entends et ne vois que par lui,
Petit animal docile et apeuré
Dont l'attitude soumise, hélas,
Encourage son tortionnaire dans ses actes.