Brefs témoignages

erhor

Voilà, j'ai un problème. Je ne sais pas penser. Vous devez trouver ça étrange sachant que je vous écris, mais c'est pourtant la seule chose dont je suis certain, convaincu, je ne sais vraiment pas penser. Puis il n'y a pas besoin de penser pour écrire, ça se saurait sinon. Bien sûr, ce que vous pourrez lire ici ne sont que de simples constatations évidentes: il n'y a pas besoin, non plus, de savoir penser pour s'apercevoir qu'on ne sait pas penser. Quoique ça se discute. Voilà.

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Il m'a dit à droite. Ce doit être par là. A moins qu'il se soit tourné dans l'autre sens, dans ce cas-là c'est l'autre droite. Ou la gauche, c'est pareil. Donc c'est à gauche, puisqu'il m'a dit à droite. Tout dépend de la position. Ce qui est sûr, c'est qu'il m'a dit à droite. Alors, allons à droite et à gauche. Séparons-nous, nous serons sûrs de le retrouver. Si on se sépare, comment pourra savoir celui qui suit la mauvaise direction qu'il suit la mauvaise direction, et que l'autre suit la bonne? Non, restons ensemble, gardons le nord, nous irons d'abord à droite, puis s'il n'est pas là, nous irons à gauche. Et s'il n'est toujours pas là? C'est qu'on s'est trompé, ainsi il nous faudra faire la même chose, mais en regardant vers le sud. 

 On finira bien par le trouver.

 

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Manger, ça fait chier.

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J'accepte ma condition, pouilleuse et misérable.

Ce système, brutal et incohérent.

Cette pensée absurde, je l'accepte. 

J'accepte chacun de mes choix, ma servitude à ce système qui n'est pas le mien et que je n'ai pas choisi. 

J'accepte cette vie.

J'accepte absolument tout, si l'on me permet de dire une seule chose: nous ne valons rien, acceptez-le.

  • Ne surtout pas trop penser pour écrire d'ailleurs ! Juste de quoi se souvenir de respirer. Et je suis bien content que nous ne valions rien. Ça fait de nous de la marchandise inestimable.

    · Il y a plus de 10 ans ·
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    Catfish Tomei

  • La droite ou la gauche revient souvent au même, surtout en politique...

    · Il y a presque 12 ans ·
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    Chris Toffans

  • mais n'était-ce pas là le sujet du débat ?

    Ecrire ce que l'on pense, mais ou est l'intérêt, ne peut-on donc pas se libérer des codes et des idées préconcus, n'est-ce pas la logique de l'art de n'avoir aucune régle autre que la technique ?
    D'où vient cette idée que l'on ne peut écrire contre sa conscience?

    Y aurait bien d'autre exemple mais bon ...

    · Il y a presque 12 ans ·
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    Sillage Inst

  • Mais alors quel tournure de phrase totalement ridicule "Je crois que chaque fois qu'on écrit, il y a une part de nous dedans, de notre vécu, de fantasmes, de rêves, parfois de douceur et d'amour, d'autres de violences." HAHAHA tu sors ça d'harry potter ?

    Les beaux sentiments ,l'amour gloire et beauté, yes il n'y a que ça de vrai ... sans déconner.

    "je me demande quel cerveau a bien pu concevoir certains scénarios trop trash à mon goût."
    Trop trash à ton goût Je ne vois pas de quoi serait coupable un auteur de polar par exemple dans lequel il y a des crimes commis par un personnage."

    · Il y a presque 12 ans ·
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    Sillage Inst

  • Pour sophiescribouillarde

    "il est très clair que l'auteur et les personnages sont identifiables. Mais quand un article s'intitule "brefs témoignages", que l'auteur utilise le "je", que rien ne permet de distinguer l'auteur de son personnage, je trouve qu'il est difficile de se dire que le premier aurait des pensées très différentes du second."

    Connais-tu les differents points de vue existants (omniscient, interne, externe)?

    Sais-tu que l'on peut faire des choses (oeuvre littéraire ou graphique)
    que l'on ne cautionne pas toujours juste pour defendre un point de vue (c'est le cas de la caricature) mais aussi dans les oeuvres abstraites qui n'ont aucune représentation, comment peux-tu juger ca ?

    · Il y a presque 12 ans ·
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    Sillage Inst

  • le débat pourrait presque supplanter le texte en intérêt ... :-))

    · Il y a presque 12 ans ·
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    woody

  • Je crois que chaque fois qu'on écrit, il y a une part de nous dedans, de notre vécu, de fantasmes, de rêves, parfois de douceur et d'amour, d'autres de violences. Ce qui ne veut pas dire que les auteurs soient des monstres même si perso certains textes trop violents me heurtent et que je me demande quel cerveau a bien pu concevoir certains scénarios trop trash à mon goût. Je ne vois pas de quoi serait coupable un auteur de polar par exemple dans lequel il y a des crimes commis par un personnage.

    · Il y a presque 12 ans ·
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    divina-bonitas

  • Ma phrase ne visait pas à dire que tu es stupide, c'est plutôt le contraire. Je me demandais si pour toi qui avais demandé à faire partie de mes "amis" WLW, c'était une bonne idée, pour toi, de rester "ami" avec une fille bête comme moi. Désolée si ma phrase t'a laissé penser le contraire.

    · Il y a presque 12 ans ·
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    divina-bonitas

  • Plus précisément, crois tu qu'un auteur est COUPABLE lorsqu'il fait commettre un crime à un de ses personnages? C'est un sujet intéressant.

    · Il y a presque 12 ans ·
    Old number error orig

    erhor

  • Suis d'accord sur le fait qu'un personnage peut dire et penser différemment de son auteur, particulièrement dans les genres policier, thriller, nouvelles, romans, où il est très clair que l'auteur et les personnages sont identifiables. Mais quand un article s'intitule "brefs témoignages", que l'auteur utilise le "je", que rien ne permet de distinguer l'auteur de son personnage, je trouve qu'il est difficile de se dire que le premier aurait des pensées très différentes du second. Si je comprends bien, je suis d'une grande bêtise parce que j'ai dit que je n'adhérais pas aux idées de ce "personnage" inconnu, sans nom et non identifiable. C'est formidable! Tu m'as demandé d'être "ami" avec toi, mais est-ce bien raisonnable de rester "ami" avec quelqu'un d'aussi bête?

    · Il y a presque 12 ans ·
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    divina-bonitas

  • Pour répondre à Sophiescribouillarde, crois-tu aussi que Charles Bukowski pense comme ses personnages? Il n'est pourtant pas un meurtrier, bien que ses personnages le soient pour la plupart. Mon personnage a le droit de dire et de penser qu'il ne vaut rien, il a d'ailleurs la liberté de penser ce qu'il veut, sinon où va l'écriture? Si nous ne sommes pas d'accord sur ce point, alors je crains que nous ne soyons d'accord sur le reste.

    · Il y a presque 12 ans ·
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    erhor

  • Errer, chercher, pourquoi pas. Dire que "nous" ne valons rien. Pas d'accord mais alors pas du tout avec cette utilisation du pronom collectif. Si c'est ce que tu penses de toi, ça te regarde. Faire partie du nous, en ce qui me concerne, c'est NON, surtout pas avec le verbe valoir avant. Il y aurait déjà bien à dire sur ce verbe appliqué à l'être humain, mais le côté nihiliste du rien me hérisse.

    · Il y a presque 12 ans ·
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    divina-bonitas

  • hé hé! voila ce que j'appellerais de la "branlette cérébrale".. Mais dans le bon sens du terme, bien sûr. Faut pas se méprendre sur le sens de la... branlette qui est avant tout de se faire plaisir. Donc, c'est un réel plaisir que de chercher un sens à tout ceci...

    · Il y a presque 12 ans ·
    Sans titre 150

    Yann Sayr

  • Pour moi, la solution de ce problème est d'y prendre faussement part, ou seulement en partie. Comme un militaire qui ne ferait que défiler mais n'irait jamais sur le terrain. Il lustrerait bien son arme comme il faut, aurait une tenue et un comportement toujours impeccable. Lit propre, net, coupe fraîche, rasé de près. Mais jamais personne ne l'aura vu utiliser son arme contre qui que ce soit. Alors là, nous valons quelque chose, et le système n'ira pas dire le contraire. Certes, c'est en partie hypocrite ou mesquin envers le système, mais je ne crois pas qu'il hésiterait à faire de même avec nous, alors je l'emmerde et tout le monde en est satisfait.

    · Il y a presque 12 ans ·
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    jacques-sullivan

  • Nous ne valons pas rien, c'est le système qui te le fait croire. Quand tu te trouves à l'extérieur, tu es en marge, et il dit que tu ne vaux rien. Pour la plupart, notre dignité nous force à prouver le contraire alors nous faisons le choix de marcher au pas, car nous avons toujours le choix. Mais une fois rentrés dans le rang, nous culpabilisons, cette fois-ci pas pour la plupart mais pour une petite partie seulement, d'y avoir pris part. Alors nous pensons que nous ne valons rien, que nous ne valons pas plus que ces personnes qui y pataugent aveuglément. Nous acceptons alors cette idée, que nous ne valons rien, car elle vient de nous. Et c'est là que tu es le plus utile au système, désillusionné, désabusé, tu ne refuses plus rien.

    · Il y a presque 12 ans ·
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    jacques-sullivan

  • J'avais pris le temps de pousser le débat que tu n'avais pas ouvert mais malheureusement il ne s'est pas affiché. Pour résumer ma pensée :

    J'aime bien la partie absurde et drôle de la direction qui, sans repère, est inutile.

    "Manger, ça fait chier", c'est une vérité qu'on ne peut pas nier.

    Cependant, tu as effectivement le droit de le dire, mais nous avons également le droit de ne pas l'accepter.

    · Il y a presque 12 ans ·
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    jacques-sullivan

  • pensees libres, j'aime bien

    · Il y a presque 12 ans ·
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    christinej

  • Etre neutre. Comme nous qui te lisons. Comme 99% des gens. Les boules, hein?

    · Il y a presque 12 ans ·
    Schiele.self portrait 465

    Adé Wonka

  • J'aime beaucoup le deuxième: tout est relatif. c'est un plaisir de se perdre dans les méandres de ta pensée... mais quelle boussole pour sortir du labirynthe des mots?

    · Il y a presque 12 ans ·
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    avvelenata

  • Ecoutez "il n'y a plus rien" de Léo Férré...Vous êtes son compagnon de route! Merci à vous et bravo!

    · Il y a presque 12 ans ·
    Lisbonne 27 29 juillet 2010 028

    Frédéric Cogno

  • intéressante divagation pensive... qui laisse... perplexe?

    · Il y a presque 12 ans ·
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    Karine Géhin

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