Concordance des temps

solveig

Nous étions le demain d'hier, aujourd'hui déjà, nous sommes l'hier de demain.

Il y a longtemps de ça, nous avons la candeur de l'enfance.

Je me promènerai le printemps, cueillir le parfum des fleurs.

Les elfes se balancent sur les frêles clochettes : je leur chanta de douces mélopées.

Le jour d'après, quand j'étais écolière, je serai chanteuse ou facteur.

Mais pour l'instant, c'était encore loin.

Je me suis pliée sagement dans le moule, enfant réservée et raisonnable.
Dans ma classe, j'apprends l'orthographe et la grammaire,

mais mon ventre a mal pour la leçon de calcul.
Quand la maîtresse interroge, j'en ai de la peine et les larmes je les sècherai.

Alors la nuit, mon crayon couvrira le papier de mes pensées...

Le jour suivant, mes doigts qu'enfant je promène sur le vieux clavier de mon grand-père.

L'heure file vers le moment de cueillir les cerises et les framboises,

comme elles étaient belles, le pâtissier m'offrira une glace.

Ce serait le mois d'août,

je tenais la main de mon grand frère, ce sera le début des grandes vacances.

Je rirai du soleil de tes histoires !

L'après-midi à suer la bonne odeur des foins,

pour la fraîcheur de l'eau de rivière sur ma peau écrevisse ;

mes orteils chatouillent les tétards dans la vase,

les algues me feront de longs cheveux et des colliers aux perles d'escargots !

Il y aura quatre mois seulement,

le vent qui tire une complainte aux peupliers, nous étions octobre aujourd'hui.

Des colchiques à respirer et les dernières pommes aux cimes des arbres.

Le vent sera pluvieux,

le ciel sombre couvrait la cour de récréation de son ombre

et le café

je le prendrai court.

Les premiers frimas de l'hiver

l'amour est resté dans mes mains

...et toi qui refuses de le recevoir.

J'ai lâché mon sourire,

multipliant par 7 la pétillance de mes yeux

et les probabilités que le soleil printanier revienne...

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