Etendues d'eau

Lotüs Zoppa'leïnh

Les yeux rivés sur la colline, je croyais distinguer le fil de mes pensées –souvent désertes. Glacée au bout des doigts, à l’intérieur inerte, la petite flaque a vu au loin apparaître un lac. Je suis la flaque, et ce lac semble brûler : je n’y plongerai pas, je voudrais m’y dissoudre. Avancer en rampant, m’évaporer à son contact placide. Puis j’ai rêvé de deux corps ralliés à un cœur unique vibrant pour deux alors que je n’étais déjà plus que vapeur insipide. Ma liberté se paie ; celui qui me libère ne peut plus me voir : il m’a enveloppée et je fais partie de lui.

Ne m’oubliez pas, pas si vite. Le courant se déverse contre le sort. La lune pleine vous donne encore plus de mystères indicibles par ses rayons couleur argent incrustés de pépites. Dites moi encore ce secret que je vois danser partout autour; laissez-moi entrer dans cette étendue impassible… pour m’y noyer –mort irréversible. Une fin immense, existence entière dans l’infinie profondeur... Vous êtes ce lac.

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