Imaginez.

Rima Vya

Douce envolée lyrique, D'une jeune fille virtuelle Enlacée de rêves fruités... Dans un de mes rêves, Imaginez...
Prenons un petit garçon aux cheveux charbon et appelons le Mathias. Il porte un joli t-shirt rouge, monochrome et bien ajusté à son corps mince, et un pantalon troué au niveau du genou gauche. Il est peut-être 17h17 quand il regarde sa montre;
"Peut-être" parce qu'elle n'a plus de pile en fait.
Il aime la ville où il habite, il l'aime : chaque rue, chaque lieu lui rappelle des souvenirs qui le font sourire, et d'autres où il ne peut empêcher la nostalgie l'inonder. Il souffle, s'assit sur le bord du trottoir, des voitures l'effleurent sans l'apercevoir. Évidemment, il est tout petit.  Les Gens s'interrogent en le regardant grelotter, et je pense que s'Ils s'approchaient un peu plus, ils le verraient pleurer. Pourquoi, ça, je pense qu'Ils ne le sauront jamais, mais ça leur ferait peur.
Moi je vais vous dire pourquoi : il pleure parce qu'il n'a plus que ça; les larmes sont pour lui sourire, sanglot et oxygène. Jamais il ne se sentait plus vivre que lorsqu'il laissait tout l'océan de son âme se déverser sur ses joues. C'est bête à dire, voire étrange, mais il s'émeut de cet état de tristesse feinte.
Il continue jusqu'à se sentir rassasié de vie, sourire enfantin, et son regard se porte alors sur le ciel si clair. Les nuages sont vaporeux, les rayons du soleil le traversent et se diffractent pour enjoliver les ombres. C'est normal, il est petit, comme un cheveu. Puis il voit les hommes. Puis il ne se sent plus de courage pour les pleurer.
Il se contente de prier, d'oublier une humanité cerclée d'un étau de souffrance. Si tout pouvait être aussi simple.
Il observe.
S'endort alors son esprit, s'évade alors sous les barbes à papa orange un enfant paumé au t-shirt rouge-fraise-tagada. Sa jeunesse, sa créativité l'enveloppe de sa Bulle-Imaginaire. Il lit, il joue, crapahute ça et là, entre marguerites et pots de nutella. La nappe à carreau rouge et blanc s'envole à cause du vent. Il la suit du regard. Sourire enfantin.

Jamais plus il ne faudra penser au rationnel, parler d'un absurde omniprésent, ou devenir dépendant des mots. Juste s'enivrer d'amour pour quelqu'un, juste s'énamourer de chaque bribe d'un temps qui s'échappe sans raison...


- M.

Signaler ce texte