Y'a Martin & Lisa.

Aly.

« Il y a Martin et Lisa. Qui me disent "On y croit. Dire qu'on avait des rêves rappelle toi." »

« Très Bien Sébastien. Jack, vous voulez nous parler d'un de vos meilleur souvenirs ? »

C'était le 12. Non, le 16. Oui, le 16. Ça doit remonter à deux mois de ça, ils m'ont marqué ces gosses là. C'est d'ailleurs eux, qui m'ont poussé à venir ici, c'est eux qui m'ont poussé à prendre ma vie en main, et à venir vous voir, sinon, je serais encore sur le bord de mon trottoir, à boire, encore et encore.

Sur le trottoir, c'est là que j'étais, ce jour la, c'était un jeudi. Jeudi 16 Octobre 2006, je buvais en pleine journée, il devait être aux alentours de 15 heures, je n'étais pas de très bonne humeur, je ne l'étais jamais vraiment, mais en vérité, je n'en avais rien à faire. J'regardais les passants, les gosses, les piafs, c'qui traînait autour de moi.

J'avais rien d'mieux à faire que d'picoler pour m'soulager, y'avait trop de choses qui me hantaient à l'époque, j'étais devenu une loque, mais je m'en fichais, j'attendais juste de crever, comme beaucoup avant moi, là, sur le bord de mon trottoir. Et y'a ces gamins qu'j'ai vu débarqués au loin. Ils avaient pas l'air atteint par la tyrannie de ce monde, comme s'ils étaient pas conscient de tout c'qui s'tramait autour d'eux, il avait l'air, heureux.

Ils s'sont approchés d'moi, ils m'ont regarder et j'en ai fais autant, y'a eu un silence pesant au début, j'me suis demandé pourquoi ils étaient venu, qu'est ce qu'ils foutaient là, devant moi, comme des cons, puis la p'tite a pris la parole et m'a dit << On y croit. >>. J'ai pas tout de suite compris de quoi elle parlait, ni pourquoi c'était à moi qu'elle v'nait l'dire. Elle avait tellement l'air innocente, presque angélique vous savez. Le p'tit lui, il avait les yeux rivés sur la bouteille de Jack entre mes mains et m'a sortit << Dire qu'on avait des rêves, rappelle toi. >>

Et c'est comme s'ils avaient scinder mon âme en un regard, qu'ils avaient vus tellement profond en moi, qu'ils savaient tout. Bien sûr que j'avais des rêves, j'étais comme tout le monde, mais la rue me les a repris, me faisant si bien croire que je n'y arriverai jamais, que c'était hors de ma portée, ils s'étaient fait la malle. Ils n'ont rien dit d'plus les p'tiots. Ils sont partit, comme si rien ne s'était passer.

Au début, je les aient ignorés, les pensant presque fous, ou bien, c'était moi qui l'était, et mon esprit avait tout imaginé, après tout. Puis j'me suis mis à penser, à cojiter, à m'torturer l'esprit, j'me suis dit << Merde, qu'est ce je fou là ? >>. J'me suis rendu compte que j'avais perdu trop de temps à me morfondre sur mon propre sort, et que maintenant fallait que j'arrête mes conneries, qu'il était temp d'avancer, d'repartir sur le bon pied. Alors j'suis venu vous voir, pour mieux m'en sortir.

*Les membres du centre des alcooliques anonymes se mirent à applaudir, ils applaudissaient la volonté, l'envie et le courage dont avait su faire preuve Jack, mais en même temps, ils applaudissaient les deux gamins qu'il avait eu la chance de croiser ce jour là. *


Entre Aïe. ©

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