La nuit, on parle moins fort...

redstars

Oh, tu t'en remettras.

Tu respireras à plein poumons, une fois, deux fois, trois fois, tu fermeras un peu les yeux en te posant les bonnes questions, et tout ira mieux. Peut-être même que tu en ressortiras plus forte, qui sait.

Tu ramasseras les débris estropiés du passé, tu les assembleras avec de la colle rose en tube, tu en feras une mosaïque un peu bancale. Un peu comme toi. Tu iras retrouver tes amis, dans un bar anglais ou écossais, où vous boirez des bières avant de ne les dégueuler en riant, là, sur le trottoir un peu sale. Tu continueras d'écrire, le soir, dans le noir. En douce. Et puis, un jour, tu partiras. Tu te concocteras un petit sac à dos, et tu t'envoleras découvrir des saveurs étrangères. Ca sera bien. Tu feras trop de photographies, tu ne prendras pas la peine de les regarder à ton retour parce que tout sera là, dans un recoin de ta tête, tu sais : là où tu caches tes étoiles. Tu tomberas amoureuse d'un type sombre au regard mystérieux. Vous vous comprendrez, vous serez chacun un pilier pour l'autre. Il regardera tes photos de voyage en te suppliant d'y retourner avec lui. Et tu diras oui, à cause de tes papillons drogués qui s'entrechoqueront dans ton ventre. Oui. Vous ferez un beau mariage, où il sera en blanc et toi en noir, pour la contradiction, pour faire chier, parce que vous vous serez bien trouvés. Et puis, la vie continuera, tantôt grise, tantôt rose, comme ces ecchymoses sur ton visage qui changent de couleur au fil des jours. Si, si, tu t'en remettras.

Ca, c'est ce que je me disais.

Avant hier.

Avant de me retrouver disloquée, visqueuse, une balle dans le crâne.

Raide morte.

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