La Serpillière

patrick-montoulieu

Tu mystifies si bien tes quatre vingt six ans

Que la mort en personne en est épouvantée

A l'église tu accours faire tes simagrées

L'hypocrisie au coeur, le sourcil malveillant


Elégante et nippée comme une serpillière

Dans ta conversation tes mots sont des couteaux

Des flèches empoisonnées, des dagues sans fourreau

Ton regard semble doux comme celui des vipères


    La méd'cine cess'ra-t-elle ses stupides progrès
    Les meilleurs cess'ront-ils de partir les premiers


Les enfants, c'est un signe, te fuient comme la peste

La cruauté chez toi ne date pas d'hier

Nul besoin d'Halloween pour faire la sorcière

Tu as la joie sinistre et ton rire est funeste


Je rêve dans l'escalier de te faire trébucher

Le col du fémur même le plus solide

Ne saurait résister, tu serais invalide

Mais la raison piteuse me prend par le collier


    La méd'cine cess'ra-t-elle ses stupides progrès
    Les meilleurs cess'ront-ils de partir les premiers


Le juge me gronderait si je t'assassinais

Les pandores me mettraient les brac'lets c'est normal

Les journalistes enfin me feraient la morale

Mais avec une plume je veux bien essayer


J'entends vos commentaires, pourquoi donc tant d'outrance

Mais ce portrait hélas est très loin du réel

Car si vous connaissiez la vieille Gabrielle

Vous seriez envers moi remplis de tolérance


    La méd'cine cess'ra-t-elle ses stupides progrès
    Les meilleurs cess'ront-ils de partir les premiers


Qu'il me soit donc permis d'écrire cette chanson

De sombres amertumes resteraient en souffrance

Si je ne soulageais quelque peu ma conscience

Comme on essuie ses pieds sur un vieux paillasson


    La méd'cine cess'ra-t-elle ses stupides progrès
    Les meilleurs cess'ront-ils de partir les premiers...   

    ...Après tout sauf erreur je suis toujours vivant
    Ce qui remet en cause tout mon raisonnement.



Toulouse, le 08 février 2012
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