Le lieutenant du coffre à jouets

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Le lieutenant du coffre à jouets

 Un enfant. Des peluches, en ligne. Un coffre à jouets.

Messieurs et mesdames… Garde à vous. Au rapport !

Colonel Gros bide !  Quelle est la situation ?                                    ( s’approchant de l’ énorme ours sur le pas réglementaire et prenant une grosse voix). Nos troupes contrôlent toutes la zone, mon général. Vous allez encore remporter une victoire écrasante sur les Doudoupasbos. Quel brillant stratège vous faites, mon général !

N’exagérons rien… Le génie fait la différence. Et vous lieutenant de cavalerie Marronsansselle ? ( s’approchant cette fois du cheval et prenant une voix de cheval ) . La cavalerie est venue, a vu et a vaincu mon général ! 

Maréchal Tartelette ( s’approchant du doudou plein de couleur) Qu’en est il de l’aviation et des blindés ? ( prenant la voix du maréchal Tartelette, une voix aigue et difficilement supportable ) La zone est sous contrôle. Ennemi neutralisé, chef !

( voix normale) On dit général, d’abord ! Corvée de patates !

(voix de Tartelette) Oh non pas la corvée de patates, mon général, s’il vous plait !!!

( Tartelette finit au coin. )

 

( Voix normale) Où est passé notre médecin de front ? Docteur Chien ? Docteur Chien ? Où êtes vous ? Mobilisation générale ! Il faut retrouver le docteur Chien ! Lui seul peut sauver les blessés ! S’il disparait nous somme perdus !

Il court dans tous les sens et cherche partout son doudou.

( voix de la mère, à l’extérieur de la scène) On mange !

Pas maintenant ! L’heure est grave ! ( il fouille dans son coffre ) Ca y est ! Je l’ai trouvé ! Vilain déserteur ! Je vais te faire passer en cour martiale !

 

(Prenant une voix d’impitoyable juge) Vous êtes accusé en ce jour et en ce lieu de désertion.

Niez vous ? (Un silence.) Je prends ce silence pour un oui.

Très bien.  Vous vous êtes caché. Niez vous ? (Un silence). Je prends encore ce silence pour un oui.

Vous avez lâchement abandonné vos camarades sur le front, pendant qu’ils défendaient leur patrie. Niez vous ? ( Silence) Hein ? Vous niez encore ? Pourtant, j’ai toutes les preuves ! Vous n’étiez pas au rapport tout à l’heure et vous vous cachiez quand je vous cherchais !  Ca veut bien dire que vous avez déserté, non ? ( Silence) Maintenant, ça suffit, je ne suis pas bête non plus, vous allez reconnaitre vos torts. Immédiatement !

Non ? Très bien, vous êtes banni ! Je ne veux plus vous voir ! Sortez ! ( il le lance violemment hors de la chambre.)

 C’est bon maman, j’ai fini ! J’ai faim ! J’arrive ! ( s’adressant aux peluches) Je reviens tout à l’heure. Vous avez intérêt à me présenter un vrai rapport, complet et détaillé de la situation.

Ensuite, nous lancerons l’assaut final.

 

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