Les pantins

Charles Deinausard

Il s'agit, d'aussi loin que je m'en souvienne, du premier sonnet que j'ai écrit. Il date de 2009. Je l'avais écrit dans le train quittant Paris. A savoir

Les pantins

Le temps qui passe, le paysage qui défile
Le regard mi-clos au-dessus de la Seine
Me font, un instant, oublier toute ma peine
Niaiserie de la vie, j'en ai perdu le fil

Nous ne sommes que pantins aux sanglots de bois
Boitillant au rythme malin de nos ficelles
Séraphins mutilés qui ont perdu leurs ailes
Jamais un condamné n'a souffert tant de fois

L'Homme à l'amour n'est que larme à la mer
Dont le destin déjà tracé et établi
N'a pas la sécurité des bras d'une mère

Il ne vaut pas son sein et ses yeux attendris
Mais cette goutte salée qui tombe, fendant l'air
Ne connait avant la noyade qu'une voltige éphémère

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