Lettre à Grace

toumragondin

Serais je toute ma vie dans le besoin d'écrire à chaque fois que ses yeux se posent sur moi ?

N'arriverais je donc jamais à dépasser ce premier amour, qui j'en ai presque peur, restera quoiqu'il arrive le plus pur, le plus vrai jamais ressenti. Répéterais je toute ma vie cette incapacité à oser lui réavouer ces sentiments qui demeurent toujours les mêmes ? Lui dirais je que je n'ai aimé qu'elle... Que toutes les autres, c'est terrible, mais ce ne sont que des points d'escales d'une fuite, d'une course pour tenter de l'oublier ?

Mais la vie est une rangaine , qui sans cesse, rappelle l'essentiel même quand il fait mal. Elle ne veut pas que j'oublie celle qui m'a fait écrire les plus beaux sentiments que mon âme mélancolique ait pu cracher sur le papier. Celle qui m'a tenu éveillé des nuits entières à chercher comment la conquérir... Celle que j'ai vu grandir, vivre, se détruire, puis revivre … de loin... mais en souffrant comme si c'était moi... Elle est ma « part manquante », elle est ma quête perpétuelle... En apparence, si différente de moi que nous en devenons pareil ! En profondeur si identique à moi que nous n'avons jamais réussi à nous rassembler, comme 2 électrons libres qui se rapprochent puis, arrivé à un point de tension ultime, s'éloigne brusquement...

Il y a ce que l'on voit, et ce que l'on ressent, ce que l'on vit et ce que l'on rêve, ce que l'on apparaît et ce que l'on est ! Il y a ce truc indéfinissable qui fait se suspendre le temps dès que nous sommes ensemble ! Il y a cette chose, timide... Ces sentiments qui sont les miens et ces doux refus de l'amie qu'elle a souhaité rester... Il y a cette vaine espérance... Ce silence et ce désemparement qui me submerge à chaque fois que je me noie en ce « nous » fantasmé...

Il y a ces questions que je me pose ! Comment continuer à vivre après ça ? Comment continuer à essayer de faire semblant d'aimer quand on sait qu'on n'aimera jamais avec autant d'ardeur qu'en ces instants fugaces et imprévus de nos rencontres ?

Pour survivre, il faut probablement se dire que « si jamais », qu' « un jour peut être »... Garder ces fausses réponses comme des bulles d'air en surface, ne surtout pas tenter de les confronter à la dure réalité d'un amour impossible au risque de faire éclater ces espoirs qu'un jour, dans cette longue vie, nos chemins s'enlassent et tracent une même route.

En ce jour de Noël, mon plus beau cadeau a été son regard.. Mais Noël n'est qu'un féérie brêve et évanescente, se diluant dans le fleuve de mes soupirs déjà plein de ces moments merveilleusement torturant. Mon cœur lacéré continuera à se fossiliser, paraissant statut de pierre alors qu'il est guimauve... Mon cœur continuera à se cacher à cet être d'amour auquel je donnerai ce nom qui lui sied merveilleusement : grâce !

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