L'heure bleue

julia-rolin


L'heure bleue, juste avant la nuit

Quand le ciel velours rend plus flous

Bleus à l'âme, amours évanouies

C'est l'heure où il m'arrive encore

De prendre les chiens pour des loups.

Mais c'est aussi celle où mon corps

Veut fuir les miroirs, pas tes yeux.



Tes yeux pour perdre la mémoire.

A cette heure bleue de ma vie,

Avant la nuit, je peux y croire.

Libre de me couper du monde

J'éteins les écrans interlopes, j'écris.

J'oublie la misère qui gronde

Les guerres et la honte à l'Europe.


J'écris des histoires en maux,

En rêves en sourires ou en cris

Je mens et je cherche mes mots.

Si ma vie ne tient qu'à un fil

En attendant tes yeux, j'écris.

J'oublie que j'ai connu l'exil

Les souffrances et les défaites.


C'est l'heure où d'autres sont sages

Ou rêvent de corps d'apollons.

Je ne peux pas, j'ai l'image

D'un vieux lion incandescent.

Tes yeux sont l'abîme profond

Où se jettent tous mes tourments.

Ils m'attirent et mon cœur chavire.

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