l'oubli

manille

Oubli,

C’est probablement l’un de mes mots préférés dans la langue française, j’adore la façon dont on le prononce ; on commence par le « ou » comme si nous embrassions, on finit par le « bli », et notre langue qui monte au palet et colle nos dents du haut, nous faire comprendre que c’est bien le vent que nous embrassions…

Dans le dictionnaire oubli est associé à défaillance, effacement, disparition ou encore manque de considération… mais moi je n’y crois pas. L’oubli ce n’est pas une maladie, ce n’est pas le truc à chasser… C’est un peu notre arme de guerre silencieuse, incolore et inodore… ça nous défend, ça nous permet de ne pas penser. On peut aussi dire que l’oubli est un cadeau, ça apaise d’oublier, ça permet de continuer à avancer…. Certain dise qu’il n’existe pas… moi je leurs dit qu’il faut le mériter. L’oubli ça ne vient pas comme ça…

Regarde moi, j’ai mis des années à t’oublier, je me suis enfiler une bonne 100 de bouteille de vodka, et la même quantité de whisky, et ça ne venait pas, même dans le fin fond de ma tête que je voulais vider… t’étais là assis sur mes neurones, glissant sur mes artères, navigant dans mon sang. Il en fallu des larmes, des cris, des lits pour que l’oubli frappe à ma porte…

Et puis il est arrivé, sûr de lui, il m’a ouvert les bras et je crois l’avoir entendu me murmurer « je suis là » , lui et le temps ont bien fait les choses, je me souviens plus… de la couleur de tes yeux, de la couleur de tes draps, du son de ta voix, du contact de ta main sur moi, de ton odeur… y a plus rien qui me revient… je me souviens même plus du mal que tu m’as fait… je peux recommencer à aimer et à croire…

Et tant pis si ça repars de travers, tant pis si je dois encore avoir mal, je sais que l’oubli est là, je sais qu’il viendra… Je sais que le temps ne s’arrêtera pas… et puis ça serait quoi la vie sans le malheur, crois-tu qu’on en profiterait comme ça de notre bonheur ? Faut savoir qu’on n’est pas heureux pour l’être un jour, faut qu’un couteau vous traverse le cœur pour sentir qu’il bat… Faut l’oubli pour aimer encore. 

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