Nihil

Lotüs Zoppa'leïnh


Il parlait si bas... qu'on ne l'entendait pas. Mais s'il criait! S'il se faisait voir..?

Le bitume terne fondrait sous le joug d'un soleil sans gêne, tandis que d'épaisses fumées noires épongeraient le ciel immense, engloutissant tous les nuages qui s'étaient formés dans l'air nauséabond du passé. Les barrières de sécurité se tordraient et se plieraient pour devenir un escalier étincelant et sculpté à la manière d'un vieux chêne tortueux dont les veines font de son tronc une grande fresque.
Et il y serait écrit la mémoire du mauvais et du bon, du chemin déjà parcouru dans l'ombre et d'un ancienne promesse de lumière vive qui cacherait la petite lueur pâle et glacée d'angoisses que nous avions jusque là pu voir et brassé dans l'onde de nos miroirs creux. Alors toute chose se dissiperait, le bitume, l'escalier et même le ciel dans toutes ses ténèbres et dans toute sa lumière; tout disparaitrait... Enfin il n'y aurait plus que l'homme face au néant dans une contemplation passive du tout, du rien, de l'infinie insignifiance de notre présence ici, ou plutôt nulle part.

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