さよなら人間
Juliet
Gavé par cette nourriture
qui n'a jamais apaisé ma faim,
je n'ai jamais voulu qu'une seule chose ;
des chrysanthèmes ou voir la vie en roses.
Pourtant l'on m'a offert les fleurs du mal
cachées dans une boîte de Pandore,
et quand j'ai voulu me faire la malle,
le Diable m'a fait croire qu'il m'adore.
Lavé de toute cette pourriture
qui m'a entraîné jusqu'à ma fin,
j'ai pensé que mes plaies étaient enfin closes,
tandis qu'en moi tout n'était plus que nécrose.
Et comment tu fais pour vivre encore,
quand l'âme qui habitait ton corps
n'est rien qu'un relent de nostalgie
enfumant l'air de ta névralgie ?
J'ai empêché les Dieux de me dicter ma conduite ;
mais j'ai laissé les hommes faire et j'ai pris la fuite.
A présent la solitude est un fardeau si lourd à porter,
que j'en ai pris l'habitude de me laisser déporter.
Que je vive et dérive est peut-être mon sort,
et qui m'aime me suive si j'ai cet honneur.
Je m'enivre pour me cacher que je suis mort,
et tant pis si je suis mon propre empoisonneur.