Tu es mon poème

Frédéric Cogno

Pour cette ondée parmi les roses,

Qui fait que le charme s' impose

En débusquant ton pas léger,


Pour tes foulards, mirages beige,

Autour du cou en sortilèges,

Vestiges d'un parfum d'été,


Pour ta venue qui m'ensoleille,

L'envol d'une petite abeille

Jusqu'à mon coeur dépenaillé.


Tu es mon poème.


Pour ta main oú naît l'orpaillage,

Semeuse d'étranges adages

Quand mon fardeau s'est effeuillé,


Pour ton souffle sans souvenance,

Écho des étoiles en transes

Au crescendo de nos baisers,


Pour tes beaux yeux qui réverbèrent

L'omble nacré sous l'onde claire

Au crépuscule d'un adret.


Tu es mon poème.


Pour tes épaules langoureuses,

La volupté, seule éclaireuse,

Tes seins jouant les flibustiers,


Pour ton ventre aux îlets de mangues,

Tes bras, tes cuisses, qui me sanglent

Comme deux pieuvres affamées,


Pour tes vagues qui m'engloutissent

Au fond d'un râle croque-abysses,

Mon sort lié à tes poignets.


Tu es mon poème.


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