Un faisceau d'espoir

L'enveloppe est tâchée de gouttes bleues et noires ;
Au-dehors ton odeur, au-dedans tes histoires.
Prendre un coupe-papier à la lame d'argent,
Puis, venir le glisser dans son pli, lentement.

Être comme un enfant ouvrant son premier livre ;
Voyager au travers de tes mots et revivre ;
Me sentir près de toi, alors que tu es loin ;
Espérer qu'aujourd'hui laisse place à demain.

Tes lettres sont toujours profondes et sensibles ;
Tu ravives l'éclat des choses invisibles,
De celles que l'on ose à peine imaginer,
Qui contiennent des fragments d'humanité.

Tu es l'ange, l'azur, la candeur éternelle,
Le rêve, l'infini, l'enfance, l'étincelle.
Avant toi, je n'étais qu'un amas de chagrin,
Qu'un pauvre homme échoué, qu'un mauvais écrivain.

Ton sourire me manque, et ta voix qui résonne
Quand, sous la pluie, perdus, lors des soirées d'automne,
Nous marchions main dans la main et pleins d'espoir,
Même s'il faisait gris sur le bord du trottoir.

Ta douceur me guérit de toute la souffrance,
De ces hivers passés, seul, face à l'existence. 
J'en oublie d'où je viens et ce que j'ai trahi
Pour me tenir debout dans ce jardin fleuri.

Avec toi, je serai misérable, mais riche
Comme un ruisseau froid où irait boire une biche.
Tu me feras voir les paysages inconnus,
Nous nous promènerons dans l'herbe, les pieds nus.

Nos bras seront des ponts par-delà les abîmes,
Les cordes enlacées de ces tresses sublimes,
Le dernier endroit où n'entrera pas la nuit,
Où les astres pourront fusionner sans bruit.

Le ciel se remplira de braises, de chandelles,
De centaines d'oiseaux blancs qui battront des ailes.
Nous dormirons sous des draps d'or et de velours,
Imbibés du parfum suave de l'amour.

Les années sembleront n'être qu'une seconde.
Puisse l'aube éclairer les coins sombres du monde
Pour qu'un jour rayonnant s'éveille dans nos yeux
Comme le faisceau clair des phares somptueux.

- Peinture :  « Phare de l'Oregon : un faisceau d'espoir » par Regina Femrite
- Musique : « Gymnopédie No.1 » composée par Erik Satie ( 1866 - 1925 ) en 1887 et jouée par Daniel Varsano
- Texte : «  Un faisceau d'espoir » écrit par Julien Darowski en janvier 2018