Une venue au monde

madame-c

Expérience d'une naissance

Quand tu es né,  il neigeait beaucoup depuis déjà plusieurs semaines.

Tu étais prévu pour Noël et il n'était pas sûr que mon gros ventre arrive à passer entre les flocons pour aller jusqu'à la maternité.

Si petit  et déjà si déterminé, tu as décidé d'arriver un jour d'accalmie climatique très temporaire. Le lendemain de ta  naissance, le monde au dehors devait affronter une véritable tempête de neige.

Et toi, te moquant bien des intempéries, tu es arrivé en douceur, une semaine pile avant le réveillon de Noël. Nous allions pouvoir te déposer  au pied du sapin comme un merveilleux cadeau pour toute la famille.

Notre rencontre a été si douce. Toute ma vie, l'image de toi sur ma peau nue, de ta chaleur, de ton odeur et de tes yeux qui me cherchent en agrippant mon sein pour la toute première fois ; toute ma vie ces instants me suivront. Nous nous reconnaissions et c'était magique.

Les jours suivants ta naissance, tout était doux, calme et apaisé. Le manteau neigeux qui recouvrait tout alentour, amplifiait ce calme et cette plénitude. Au dehors, tous les bruits étaient assourdis, je crois que c'est une des choses que je préfère quand il neige. Cette ambiance feutrée.  

Au-dedans, avec ta venue, j'avais atteint un sommet de sérénité. Mon ventre était désormais vide mais ta présence dans mes bras me remplissait de grâce. Oui, c'est ça, un état de grâce, ta venue. Plus que de la joie ou du bonheur, c'était beaucoup plus plein que ça, plus complet, plus entier.

Extrêmement drôle,

Drôlement attachant,

Au combien déterminé,

Tellement perfectionniste,

Charmeur jusque dans tes excès,

Câlin, du soir au matin,

Tu es tout cela à la fois et tant d'autres choses encore.

Tu sais tellement ce que tu veux et ce que tu ne veux pas, jusqu'à nous déconcerter.

Je rie à tes blagues et tes grimaces insensées

Mon cœur explose chaque fois que tu me dis «  t'as vu maman comment j'suis magique moi ?! »

Mes bras accueillent tes pleurs, tes colères et tes mots d'amour que tu sais si bien me dire

Mes yeux tentent de te dire «  ça suffit »

Ma voix parfois s'élève pour tenter de calmer tes excès

Mes mots cherchent comment t'apaiser parfois, te guider toujours, te faire grandir et t'épanouir

Et mon cœur, lui n'en finit pas de t'aimer.

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