Vent du désert

Christian Lemoine

Ses tourbillons dissipent les mirages. Sais-tu, il n’est pas vain d’en attendre une aubaine. D’où il vient, sa longue traversée par dessus des suffrages sans illusion. Des cheveux qu’il tisse, canut des offenses exaspérées. Des longs vêtements en ombres chamarrées au bord des oueds, tant qu’il en est encore un peu d’eau. Où il va caresser les atmosphères et les géographies non encore jaunies. Ses aventures d’errant, brisant les codes couleur des continents. Dans son voyage aux nuages de sable, il vient livrer aux hommes la pellicule exacte d’une poussière ocre, pour jouer sur les aciers vernis quelque griffure minérale. Ironie du grain se riant de la mécanique. Sa poussière déposée, il a fini peut-être absorbé, assagi, dans la paix trompeuse de hautes pressions atmosphériques.
Signaler ce texte