Barbie killed Ken

Harmonie Kalonji

Synopsis :

Quinn DAVIES ne pouvait pas se plaindre. Doté d'une rare beauté sans pareil, il apprit très vite que dans le monde superficiel et aberrant dans lequel nous vivions, cet atout pouvait bien lui servir de laisser-passer exclusif.

Là où d'autres devaient suer sang et eau pour obtenir une augmentation, lui n'avait qu'à illuminer la pièce d'un de ses fameux sourires façon Colgate. Tandis que les uns devaient faire preuves d'ingéniosité pour ne serait-ce que recevoir un pathétique numéro, lui réussissait, en une traite, d'avoir non seulement le numéro, mais aussi le nom, l'âge, l'adresse, sans oublier the sous-vêtement en guise de prime.

Hélas, Quinn DAVIES était beau, de cette beauté si répugnante tellement elle était parfaite. Le pire, c'est que l'homme en profitait honteusement, n'ayant jamais dû s'acharner pour quoi que ce soit dans sa vie grâce à sa génétique idéale. Il était le plus grand mufle qu'il n'ait jamais existé, semblait-il, et pourtant, tout lui souriait ; l'argent, les femmes, la vie.

Cela aurait pu continuer ainsi, lui usant sans remords de ses allures de dandy pour acquérir ce qu'il désirait tout en profitant éhontément de sa situation particulière. Oui, mais c'était sans compter sur Melody WILLIAMS, jeune femme fraichement diplômée d'un master en psychologie.

Érudite, pétillante, mais au combien banale aux yeux de cette société aux normes physiques de mannequins les unes plus maigres que les autres, Melody avait très vite assimilé que seul le dur labeur pouvait l'amener là où elle le voulait, là où était vraiment sa place.

De plus, ayant la répartie facile et une aversion notoirement connue pour, ce qu'elle appelait, les-nouveaux-Ken-sans-cervelle, Quinn allait vite découvrir que dans son petit monde autrefois merveilleux, Melody y sèmerait une zizanie telle qu'il y perdrait plus que des simples nuits de débauche avec ses conquêtes.

Et depuis quand, grand Dieu, Barbie avait-elle un mot à dire dans toute cette foutue histoire !?

Début du livre :

Cotonneux.

C'était un peu près le terme exacte pour décrire l'état lamentable de son cerveau ces derniers temps. Il paraissait que ses pensées sombraient dans une incohérence qui lui faisait perdre la tête. Un peu plus que la normale, qu'est-ce que ça pouvait bien changer, hein ? Mais il ne se reconnaissait plus lui-même, avait des réflexion stupides qui ne faisaient que l'encombrer, lui qui avait décidé de vivre de cette manière simple, insignifiante, superficielle. Des bêtises, dirait-il, des choses qui en fin de compte, le nuisaient plus qu'autre chose, embouteillaient son esprit.

Alors pourquoi s'obstiner ? Pourquoi persister dans cette voie ? Pourquoi vouloir essayer à comprendre ?

Comprendre quoi au juste ?

Oui, comprendre quoi ?

Elle soupira son nom au creux de son oreille, une de ses belles mains manucurées effleurant gentiment son épaule. Et comme se réveillant d'un mauvais rêve, il revint à la réalité, à cet instant qui lui semblait tout à coup si dérisoire, lui qui prônait pourtant la futilité. Enchevêtrés dans des draps à la couleur immaculée, la pièce démesurément spacieuse à la lumière tamisée, il lui fallut un moment d'arrêt pour se rappeler la cause de sa présence dans cette chambre d'hôtel, le soir, avec elle.

Il ne comprenait pas.

Un rire coquin s'échappa de sa gorge gracile, ses lèvres rosées s'étirant en un sourire se voulant charmeur. Elle papillonna des paupières, de cette manière stupide qui, bizarrement, l'énerva durant un bref instant. Elle bougea de la tête, sa longue chevelure blonde bouclait joliment son beau visage. Et soudain, il la trouva trop belle, trop vaine, trop surfaite.

Seigneur, il ne comprenait pas.

Cependant, il ne voulait plus réfléchir, ne voulait plus méditer sur son comportement différant complètement avec sa vraie personnalité. Alors il l'embrassa, ignora que son parfum couteux lui chatouillait désagréablement les narines, tout en faisant abstraction de cette bouche aux allures mutines qui pourtant, lui donnait cette désagréable sensation au niveau de la poitrine.

Il ne comprenait toujours pas.

Son corps frêle aux proportions parfaites se colla ferment au sien, et il se retint de s'écarter. À la place, il glissa ses doigts dans ses cheveux couleur or, ses baisers se faisant plus frénétiques, plus forts, plus désespérés, peut-être, oui. Il détacha ses lèvres des siennes, tout à coup désemparé, un bourdonnement irritant dans les oreilles. Elle parut déçue de cette soudaine interruption et posa sur lui un regard interrogateur, ses grandes prunelles bleues le vrillant sur place, le glaçant de l'intérieur par la même occasion.

Et là, Quinn comprit.

Il comprit que Melody, par il ne savait quels moyens, venait de foutre toute sa fichue vie en l'air. Que cela ne tienne, il la ferait payer, elle qui avec ses manies analytiques, avait complètement déraillé son cerveau. Ça prendrait le temps qu'il faudra, mais il trouverait une méthode afin de la faire regretter d'avoir croisé son chemin, certainement.

Sûrement.

Probablement.

Avec un peu de chance.

Et merde, he was so screwed.

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