Deux personnes

loonea

C'est ainsi dans la vie, on a le droit de tuer deux personnes. C'est ainsi, c'est immuable et ce n'est pas une petite fille qui parle alors qu'elle vient de découvrir l'univers de Twilight, non c'est moi, une adulte : on a le droit de tuer deux personnes dans sa vie.

Cela laisse de la marge : Qui ? Quand ? Où ? Comment ? Et éventuellement, si on est motivé et qu'on s'ennuie, on pourra toujours se demander pourquoi on a fait cela. Cela laisse une possibilité infinie ; j'aime ça, j'aime réellement ça, ce pouvoir absolu que je tiens dans ma main quand je tiens fermement son cou et que je sens palpiter l'affolement de son corps sous mes doigts : quel délice ! Je m'en lèche les babines rien que d'y penser.C'est ainsi, c'est ainsi qu'entre toi et moi cela évolue, que se danse nos rapports, pas à pas on s'asphixie, l'aliénation du pas en trop qui nous mènera tout en bas de ce précipice.
Par contre, je n'ai pas encore décidé quelle autre personne je pourrais tuer. J'avoue être plutôt clémente pour la deuxième personne, j'aurais presque envie de prendre une personne au hasard, et de nommer ça de « la folie pure ». Eh oui, je suis folle. Je crois qu'il est possible de tuer deux personnes, et puis, vu qu'on ne connaît pas la deuxième personne qu'on veut tuer, on peut tenter un meurtre différent. Je n'ai pas trop d'idées, j'aimerais presque la pendre cette personne, cela a quelque chose de dramatique quand une personne pendue est retrouvée : la couleur de son visage, les jambes qui pendent dans le vide. C'est presque une déclaration au désespoir et moi, j'aime bien ce qui est tragique, ce qui est tragique fait vendre et faire pleurer dans les chaumières : du bonheur, encore du bonheur. Ou alors, la décapitation. Mais bon, pour décapiter quelqu'un, il faut un matos particulier. Je ne me vois pas demander à ce qu'on me prête une guillotine, cela paraîtrait « prémédité comme acte ». Il suffirait de trancher quelques veines avec un bon couteau au niveau du cou, mais bon, du sang giclerait partout et je risquerais de me tâcher. Du sang qui s'accrocherait à mes cheveux, ça serait collant et ça sentirait mauvais. Et après, il faudrait me laver entièrement, et laver mes habits et puis, que faire de l'arme du meurtre ? Ca me laisse perplexe, il y a tellement de possibilités pour tuer quelqu'un. Je sais ! Un idiot qui serait accoudé à une barrière, en hauteur, il suffirait de le faire basculer et ni vu ni connu « un suicide » les mains dans les poches. Oui, cette idée me plaît bien, mais bon, si c'est un homme, il faudrait une force herculéenne pour le faire passer par dessus bord... ça me paraît bien compliqué. Après, cela pourrait être une femme fragile, toute fine, et pas bien grande, de type asiatique, mais là ça semblerait bien trop facile et vu son poids, son corps n'émettrait sûrement pas un bruit qui vaille la peine d'être noté en s'applatissant au sol : cela serait juste décevant. Je n'aime pas vraiment vivre parmi mes pairs.

Deux personne à tuer, c'est beaucoup et si peu à la fois. Deux personnes à tuer, cela me laisse songeuse. Et qui me tuera moi ?

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