Et si je faisais tomber la pluie ?

loonea

Cette nuit, je me suis blottie dans tes bras pour lire. Tu étais allongé sur le lit à rêvasser, et je me suis blottie contre toi, la tête contre ton épaule.
Je me suis prise à penser « Et si je faisais tomber la pluie ? », si j'avais ce pouvoir ridicule et idiot : est-ce que je m'amuserais à faire tomber la pluie sur tes beaux cheveux noirs ? L'image de ton t-shirt collé à ton torse m'a sautée au visage ; tu as commencé à me caresser les cheveux, doucement, comme tu le fais habituellement pour me rassurer, me consoler et me faire savoir que tu es là pour moi.

Je suis confuse, d'une image sensuelle de ton corps, je me suis retrouvée au fin fond du silence où je suis dernièrement. J'ai repensé à toutes ces heures que je passe derrière mon écran, à taper sur mon clavier et que toi, tu es là, à travailler près de moi, et à nous préparer à manger le plus normalement du monde.

Je me suis blottie un peu plus contre toi, et j'ai arrêté de tourner les pages de mon livre. A ce moment-là, j'aurais aimé vouloir parler, commencer à parler, à sortir de cette torpeur silencieuse. Ton doigt est venu caresser le bas de ma joue gauche, pour me taquiner, pour me chatouiller ; tu sais à quel point je déteste qu'on me touche juste-là.

J'ai collé mon corps contre le tien et en me détournant légèrement, j'ai commencé à t'embrasser. Tu as soulevé la cascade de mes cheveux, et tu m'as regardé droit dans les yeux en me tenant le menton. Mes lèvres se sont entrouvertes, et je n'ai pu que t'embrasser, tout en pensant très fort : Pardonne-moi mon amour de ne pas savoir parler.

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