Miroir des mots

Ses yeux tatoués d'une lueur sombre,
Font couler le sang d'encre noire
Pour habiller d'un manteau d'ombres
La vie des pages de son grimoire.

Son esprit, hanté de fantômes,
A adopté le poids du silence,
Aux bruits sanglotant des psaumes
Pour vivre esclave comme une sentence.

De son oreille somnambule
Elle entend le souffle de ses maux
Lui dicter, du haut de sa bulle,
La marche à suivre dans un écho.

Son cœur étranglé de douleurs,
Danse à un rythme anormal,
Abandonné à l'intérieur,
Il rumine comme un animal.

Et sa bouche, cernée d'addictions,
Reste aveuglée et muette
Que ce reflet en détention
Suture le papier en miettes…

Paloma Farmer