Version:1.0 StartHTML:0000000165 EndHTML:0000012530 StartFragment:0000002563 EndFragment:0000012494 SourceURL:file:///Users/Marie/Desktop/Internet%20Blues.doc @font-face { font-family: "Arial"; }p.MsoNormal, li.MsoNormal, div.MsoNormal { margin: 0cm 0cm 0.0001pt; font-size: 12pt; font-family: Times; }h1 { margin: 0cm 0cm 0.0001pt; page-break-after: avoid; font-size: 16pt; font-family: Arial; }p.MsoBodyText, li.MsoBodyText, div.MsoBodyText { margin: 0cm 0cm 0.0001pt; font-size: 14pt; font-family: Arial; }div.Section1 { page: Section1; }

INTERNET BLUES

Synopsis :

Sarah vient d’avoir trente ans. Elle travaille dans une agence de publicité parisienne où elle vient de décrocher le poste très convoité de directeur de création. Elle est en couple avec L. depuis deux ans et ils ont emménagé ensemble depuis peu.

Elle découvre un jour, par hasard, que celui-ci la trompe régulièrement depuis le début de leur relation, avec des filles rencontrées sur Internet.

Elle le quitte et décide se venger des coureurs de jupons. Elle demande de l’aide à ses deux copines d’enfance, Manu 30 ans, professeur d’histoire, mariée, 2 enfants et Lee Lou, 31 ans, illustratrice et célibataire endurcie. Ensemble elles créent un profil sur plusieurs sites de rencontres et décident de chasser le « chaud lapin » déjà en couple mais à la recherche de distraction, pour le piéger et se moquer de lui.

Au même moment, Yoann, 33 ans, nouveau venu dans l’agence de Sarah entre en scène. Il découvre le « complot » et tourne Sarah en dérision devant toute son équipe.

Mais Sarah n’a pas dit son dernier mot…

Toujours sous le choc de la nouvelle, elle se laissa tomber lourdement sur le canapé, le regard dans le vide. Elle se penche en arrière, ferme les yeux. Le temps comme suspendu. Un brouillard, le bruit d’un avion qui décolle. Rapide coup d’œil à l’horloge. 11H40. c’est qu’il en faut du temps pour fouiller dans la vie de son mec ! Dans moins de une heure, elle a rendez-vous au country club. Dit comme ça, tout d’un coup, cela avait perdu tout son côté glamour…

Que faire ? Ni une ni deux elle se lève et se dirige vers la salle de bains, quelques secondes plus tard l’eau froide lui coule sur le visage et lui glisse le long du corps. Douche tonique on appelle ça. Elle sort raifaichie à l’extrême, se regarde dans le miroir, et se trouve plutôt belle, même avec tout ça. Malgré elle un sourire lui vient. Un sentiment l’envahit tout à coup. L’idée que tout ça n’arrive pas pour rien et qu’il n’y a pas de raison de basculer. Un éclair, le sentiment s’efface. Elle entre dans sa chambre, ouvre son armoire et en sort la tenue de combat. Petite robe noire un peu trop courte, châle afghan et bottines de cuir. Elle se maquille légèrement, façon, je suis belle, mais je le ne fais pas exprès. En sortant elle attrape un petit blouson de cuir, son sac et sa casquette et part presque sans réfléchir. Elle ne gardera aucun souvenir de la route entre chez elle et le country club. En arrivant elle aperçoit L. en grande discussion philosoficomercantil avec son boss. « quelle poisse, se dit-elle, relou ce type j’ai jamais pue l’encadrer. »

« Bonjour, bonjour ma chérie », lance L., jovial, le visage poupin, « toujours ponctuelle comme d’habitude » dit-il maintenant sur un ton qui frise la condescendance avec ce sourire de macho niais à son boss, genre « on se comprend ».

Au bord de l’explosion, Marie se mord les lèvres avec une vieille envie dehurler et de lui arracher les yeux. Pour la méthode zen, on relativise, il faudra repasser.

« Je dois passer aux toilettes, dit-elle sur le même ton niais, mais en langage pétasse asservie, on se rejoint à la table. À bientôt Fred, bonjour à votre épouse. » Sur ce, elle tourne les talons et se réfugie dans les toilettes.

Les larmes lui monte aux yeux, ses oreilles sifflent, sa bouche est sèche comme la mort. Elle se regarde dans le miroir. À ce moment-là, elle se voit un peu moins belle que tout à l’heur dans le miroir de la salle bains. Et puis elle se ressaisit. Il faut en savoir plus avant de faire une scène. Connaître toutes les faces de l’iceberg, ne pas régir mais agir. Elle ferme les yeux et croit entendre une petite vois dans sa tête.

Elle respire. Attrape de son portable et envoie deux sms, avec le même texte, un pour Julie et l’autre pour Lee Lou., Ses deux amies d’enfance, « rendez-vous café des anges 17H URGENT ». Ce geste lui redonne de la vigueur, elle se regarde dans le miroir une nouvelle fois, se pince les joues, sourit, prend une grande respiration, et quitte les toilettes direction l’enfer.

L. , ssis à la table, sirote son martini, gai comme un pinson. « Y a de quoi, salopard, quand on sait ce que tu t’envoies. » pense t-elle furtivement.

Le repas se passe sans accro, et juste avant le dessert, il se lève pour aller aux toilettes et laisse son téléphone portable sur la table. Erreur fatale.

À peine L. hors de vue, Marie se saisit de son portable avec un empressement plus que visible puisque à ce moment, elle croise le regard ébahit d’un môme de 4 ans. Le rouge lui monte aux joues, elle hésite. Et finalement elle tire la langue au gosse et se concentre sur son butin. Le petit lui reste ébahie quelques secondes, fait mine de chouiner et retourne à ses occupations de môme.Le portable de L., vision globale de la situation, simple e t rapide, elle sort de sa poche le papier avec les numéros de Princesse Sophie et autre Svetlana Viensparla et le compare avec la liste d’appels. Le temps est compte et L. peut surgir d’une seconde à l’autre. En un coup d’œil, elle repère 2 ou 3 numéros qui correspondent, pas le temps de les étudier tous, date, heure, etc.… Elle regarde les sms, boite vide. Comme toujours. L. ne garde aucun sms. Jamais. « Cela aurait dû attire ton attention, idiote », se dit-elle.

Le temps de reposer le portable à sa place, L. est déjà en vue. Elle feint de choisir un dessert sur la carte bien alambiquée du country club. « Alors chérie tu veux un dessert ? » lance L.

« Je me demande comment ils enrobent les chouquettes ? » dit-elle sans lever les yeux. « pardon ?? », L. abasourdi.

« Oups ça m’a échappé » se dit-elle.

 Quelques heures plus tard, au café des Anges, trois amies d’enfance se retrouvent autour d’une petite table de bois.